Exposition Portraits de nature – Premières obsessions
Si certains sont tombés dans le chaudron de la photographie quand ils étaient petits, si d’autres encore étaient épris de nature depuis leur plus tendre enfance, certains autres (les derniers) y sont parfois venus de manière plus insidieuse, à travers le virus transmis par des passionnés-passionnants, des passeurs d’envies, des passeurs d’obsessions.
Un truculent photographe, instituteur spécialisé à ses heures perdues, a d’abord exercé mon œil, lentement, pendant des années et sans le savoir, avec des photos qui ornaient les murs des bureaux où nous travaillions ; un inspecteur en environnement, bagueur d’oiseaux, a posé quant à lui la couche « plume » en jonchant nos balades de ses anecdotes sur les comportements de telle espèce ou le chant de telle autre…
120 hectares de marais en bordure de l’estuaire animés par une équipe de guides nature ont quant à eux fait le reste en m’offrant le terrain de jeu rêvé pour m’initier.
Si le temps fait souvent son oeuvre, le défi était pourtant particulièrement vaste pour mon esprit aride où tout passereau s’apparentait à un moineau comme tout rapace à une buse… C’est de cette méconnaissance du vivant, de la rencontre de passionnés et d’un projet professionnel en lien avec l’oiseau qu’est née cette envie furieuse de découvrir, d’apprendre, de comprendre.
Ce sont ces animaux, à plumes pour la plupart, qui sont donc l’objet de mes premières obsessions, fugaces, libres et sauvages. Figer ses instants, être toléré au point de devenir presque invisible, être invité au théâtre de la nature dans sa simplicité la plus absolue, c’est finalement grisant au point de vite devenir une obsession. Ces portraits de nature sont des témoignages de ces rencontres, tantôt impromptues, tantôt provoquées, mais toujours attendues.
Ce plaisir, dans la solitude de l’instant et dans cette quête d’équilibre avec le sujet, suppose que certaines conditions soient réunies au premier rang desquelles figurent la patience et la
compréhension des proches, tantôt amusés, tantôt désarçonnés par ces obsessions, mes obsessions.
Qu’ils en soient remerciés ici et que ces fameuses obsessions, si elles ne peuvent devenir les leurs, ne soient jamais plus que des compagnonnes de route, joyeuses et envoûtantes.
A mes 2 M et mon P.
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